Tout comme en littérature, le réalisme a été le mouvement dominant en art pendant la seconde moitié du XIXème.
Le mouvement est apparu d’abord en peinture vers 1830 et en littérature entre 1840 et 1890. Le concept de réalisme en peinture a probablement intéressé Champfleury qui exigeait du romancier « la sincérité dans l’art ». Le réalisme s’est donc exprimé par un souci de « coller au vrai » à travers un travail d’expression, de structure, en un mot la stylisation. Il s’agit de rendre réel les scènes de la vie courante. CHampfleury, dans Le Réalisme (1857) écrit : « La reproduction exacte, complète, sincère du milieu où l’on vit, parce qu’une telle direction d’études est justifiée par la raison, les besoins de l’intelligence et l’intérêt du public, et qu’ell est exempte de mensonges, de toute tricherie. » Pour ce faire la méthode sera scientifique. Elle s’inspire du positivisme d’Auguste Comte : la réalité est basée sur les faits observés. Donc pour des auteurs comme Balzac, Maupassant , on aura une étude du milieu, une observation psychologique des personnages, voir clinique chez Maupassant (Le Horla).
de wiki :
Le réalisme est un mouvement artistique apparu en peinture, en France et en Grande-Bretagne, au milieu du xixe siècle, qui, affirmant sa différence quant au romantisme, se caractérise par une quête du réel, une représentation brute de la vie quotidienne et l’exploration de thèmes sociétaux. Le réalisme n’est pas une tentative d’imitation servile du réel, et ne se limite pas à la peinture1.
Il explose les canons, usages ou règles de la peinture académique de son temps, dans un contexte qui voit l’émergence de la photographie, des idéaux du socialisme et du positivisme, et participe du phénomène général de remise en cause des catégories esthétiques et des hiérarchies artistiques. Par sa radicalité, ce mouvement permet aux différentes avant-gardes artistiques de s’affirmer à partir de la fin du xixe siècle.
« Le problème de la représentation du « réel » a toujours été une des plus pressantes préoccupations de la peinture, mais ce fut la notion même de réalité qui changea, de période en période : la réalité spirituelle — non moins vraie que l’autre — l’emportant sur la réalité matérielle, ou inversement. Selon que la forme se vidait de son contenu d’âme, ou, au contraire, tendait à se dématérialiser, le Réalisme prenait plus ou moins d’emprise sur l’art. » Marcel Brion, Les peintres en leur temps
Influencé entre autres par Delacroix, Géricault et Constable, se liant d’amitié avec Baudelaire, engagé politiquement car marqué par la révolution de 1848, le peintre Gustave Courbet introduit une rupture radicale : il emploie le terme « réalisme » pour désigner sa propre peinture en 1855, en marge de l’exposition universelle de Paris4. Cette exposition dissidente qu’il intitule « Le Réalisme, par Gustave Courbet », constitue un manifeste et déclenche une vive polémique dans les journaux. Maxime du Camp écrit que « Courbet peint des tableaux comme on cire des bottes », et Étienne-Jean Delécluze enfonce le clou en affirmant que « le réalisme est un système de peinture sauvage où l’art est avili et dégradé »2. Courbet, qui se méfie des étiquettes, définit lui-même en 1861 ce qu’il entendait par là : « Le fond du réalisme c’est la négation de l’idéal ». Entretemps, les partisans, faces aux opposants, se sont organisés. En 1856, paraît à Paris un périodique intitulé Réalisme, fondé par Louis Edmond Duranty avec le soutien de Champfleury, destiné à défendre l’esthétique nouvelle dans l’art et dans la littérature2, et l’année suivante, l’écrivain Gustave Flaubert est victime d’un procès visant Madame Bovary, jugé, en certains passages, trop réaliste et donc censuré.
La peinture n’est pas le seul médium représentatif de ce mouvement : l’eau-forte de peintres connaît durant les années 1860-1870 une renaissance particulièrement sensible, cette technique se mettant au service de la figuration des transformations et de la vie urbaines, du monde paysan, des petites gens5.
Il est assez difficile d’établir une frontière nette entre romantisme et réalisme en peinture, car, les principaux peintres de ce courant ne sont pas les « photographes des choses », mais bien les « poètes du réel ». Témoignant de cette complexité, Charles Baudelaire écrit que « tout bon poète fut toujours réaliste […] et la poésie est ce qu’il y a de plus réel, c’est ce qui n’est complètement vrai que dans un autre monde »2.
Un autre distinguo assez complexe à établir est celui entre réalisme et naturalisme pictural : l’historien de l’art Marcel Brion parle lui de « naturalisme des odeurs », citant l’herbe humide chez Courbet, la bure des manteaux paysans chez Millet, la sueur des chevaux de course et des danseuses chez Degas, le fard gras chez Toulouse-Lautrec… On pourrait ajouter le frou-frou des étoffes chez Constantin Guys et le bruissement des arbres chez Corot2, autant d’« impressions », de regards, d’interprétations, qui conduiront les critiques à définir d’autres catégories, d’autres courants à partir des années 1870-1880
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- par rapport à l’art figuratif (XIX et XX) en général ICI
- et ICI un diaporama sur le figuratif/réalisme (XIX et XX)
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C’est Gustave Courbet qui invente le terme de Réalisme. Il désigne un style de peinture né en France après la révolution de 1848 et qui s’étend à l’Europe jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Le Réalisme correspond à la représentation objective du monde. Il rejette l’imaginaire des Romantiques et l’idéalisation de la nature des Néo-classique.
Mais ce mouvement ne correspond pas à une simple imitation du réel. Le peintre représente ce qu’il voit mais de manière à « traduire les mœurs, les idées, l’aspect de son époque », comme l’explique Courbet dans son Manifeste du Réalisme.
En peignant des paysages et des scènes de la vie courante, le Réalisme remet en cause la hiérarchie établie par l’Académie. Cette hiérarchie se composait ainsi :
- La peinture d’histoire (scène d’histoire, mythologique, religieuse)
- Le portrait
- La scène de genre (scène de la vie tous les jours, représentations de paysans …).
- Le paysage
- La nature morte
La scène de genre et le paysage gagnent en prestige et se retrouvent désormais au même niveau que la peinture d’histoire.
Les caractéristiques du Réalisme :
- grand format
- thèmes contemporains
- valeur expressive du dessin (stylisé)
- couleurs naturelles et classiques
- facture sans contrainte, à pâte épaisse.
Jusque là réservé à la peinture d’histoire, les grands formats servent désormais à représenter le quotidien.
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En voulant être de son temps et en rejetant les sujets historiques, le réalisme représente la vie quotidienne en France sous la deuxième république et le second Empire. Animé par sa proximité aux idées socialistes de l’époque, le courant se veut une controverse tant idéologie qu’artistique.
Alors que la contestation picturale est portée en Angleterre par les préraphaélites elle est, en France, exprimée par une génération d’artistes désireux de moderniser l’art, non pas en rejetant le passé, mais en redéfinissant sa culture, son style et ses objectifs. Pour la première fois l’idée de futur et le questionnement sur l’évolution de la société se font sentir dans l’image. La peinture d’histoire ne montre plus que de l’histoire contemporaine. Les références au monde intérieur et à la psyché chère aux génies romantiques sont abolies à la faveur d’une réalité uniquement visible. L’art est devenu le témoin d’une époque tiraillée entre nostalgie du passé, traditions, évolution sociale et progrès techniques que l’on ne peut plus arrêter.
Gustave Courbet dès 1850 s’exprime dans un style que l’on qualifie alors de réaliste. Il se détache, mais sans rejet radical non plus, du romantisme qu’il considère comme une frivole expression de « l’art pour l’art ». Sa recherche s’oriente vers une peinture vivante dans laquelle l’homme redevient l’être humain d’une réalité qu’il oppose à l’imaginaire romantique.
Autodidacte des ateliers libres du Louvre Courbet s’écarte du style de Delacroix sans chercher à s’intégrer dans les courants de son époque. Son esprit traditionnel fait de lui un peintre parfaitement intégré à son époque mais sans être avant-gardiste même s’il rompt volontairement avec ses contemporains. L’enterrement à Ornans qu’il présente en 1851 est, comme les œuvres romantiques, une toile aux dimensions impressionnantes (3,14 x 6,63 m) mais sa composition est plus désordonnée, les couleurs moins contrastées et le sujet, commun, ne possède rien de l’audace et de la vaillance propre au romantisme. Les paysans présents dans cette scène de la vie courante sont représentés tels qu’ils sont, sans interprétation artistique, parmi lesquels les membres de sa propre famille.
Courbet, socialiste de la deuxième république, est encore fortement rattaché à l’esprit catholique présent dans les campagnes françaises de l’époque mais après la commune de 1871 il deviendra profondément anticlérical et reniera l’esprit religieux qui flotte sur l’Enterrement à Ornans.
Si Courbet s’attache à peindre la bourgeoisie provinciale, Jean-François Millet préfère montrer la pauvreté des paysans sans aucun rattachement à une idéologie politique. Il fréquente à ses débuts l’Ecole de Barbizon puis trouve son style dans lequel l’esprit fataliste côtoie la délicatesse et la sentimentalité. Les hommes et les femmes de ses tableaux sont les derniers témoins d’une époque déjà révolue, transformée par la machine de la révolution industrielle.
Manet propose une approche différente dans sa production liée au réalisme. Il a étudié les grands maîtres de la renaissance mais sa manière s’attache plus à une recherche de la sincérité du sens et du fond plutôt qu’à une perfection de la forme. Comme Courbet, l’engagement politique est chez lui un élément essentiel de sa production artistique. Dans son tableau l’Exécution de Maximilien, il s’en prend à Napoléon III qui censurera l’œuvre et interdira sa présentation.
Le courant s’exporte aux Etats-Unis à partir de 1865, après la guerre de Sécession. Là aussi, les peintres représentent la réalité de la vie quotidienne dominée par l’inquiétude liée à la formation d’une nouvelle identité nationale. L’importance donnée à certains objets anodins du quotidien deviendra une des caractéristiques de l’image américaine.
- la découverte : des vidéos avec problématiques très bien exprimées
- mouvement littéraires et artistiques (vidéo) du XIX et aussi autre vidéo
Courbet, L’Atelier du Peintre (1854-55), Huile sur toile, 3,59 × 5,98 m, Musée d’Orsay, Paris
Gustave Courbet (1819-1877)Un enterrement à Ornans, dit aussi Tableau de figures humaines, historique d’un enterrement à OrnansEntre 1849 et 1850Huile sur toileH. 315 ; L. 668 cmParis, musée d’Orsay
Le-Désespéré-Courbet
L’Origine du monde (1866)
dut attendre la fin du 20e siècle pour être exposée en public
Huile sur toile, 46 × 55 cm, Musée d’Orsay, Paris
Edouard Manet (1832-1883) est également un artiste qui cherche à dépasser l’académisme et se heurte évidemment aux conventions esthétiques et éthiques de l’époque. Manet représente la transition entre le réalisme et l’impressionnisme.
Son Olympia (1863, Huile sur toile, 131 × 190 cm, Musée d’Orsay, Paris) paraît aujourd’hui bien anodine sur le plan moral. Le tableau provoqua pourtant un énorme scandale car il représentait une courtisane sur le mode réaliste. L’œuvre s’inspire de la Vénus d’Urbino (1538) de Titien (ci-après), mais toute allégorie est absente : pour Manet, il s’agit de mettre l’accent sur la nudité réelle.
L’académisme exigeait un prétexte pour la représentation de la nudité féminine.
Vénus d’Urbino (1538, Huile sur toile, 119 × 165 cm, Galerie des Offices, Florence). Chez Titien, il s’agit d’une déesse et non d’une prostituée, ce qui rend la nudité compatible avec les conventions morales et … l’hypocrisie de l’époque.
3. Le monde de la ville fut un des thèmes importants du réalisme.
En France, Honoré Daumier (1808-1879) est resté célèbre pour ses caricatures. Mais il a également peint de nombreux tableaux.
La Blanchisseuse (1863, Huile sur bois, 49 × 33,5 cm, Musée d’Orsay, Paris) évoque ainsi une scène quotidienne de la vie parisienne de l’époque.
Caricature de la musique de Wagner lors d’une représentation à Munich, par Honoré Daumier, paru dans le journal Le Charivari, 8 juillet 1868 en France (lithographie, nouvellement inventée, impression à partir d’encre sur pierre enduite)
sculpture de Daumier
En Allemagne, Adolph Menzel (1815-1905) s’intéressa à la vie de l’atelier industriel.
Le laminoir (1875, Huile sur toile, 158 × 254 cm, Nationalgalerie, Berlin) propose une vision presque infernale du travail du métal dans les laminoirs du 19e siècle.
4. Les paysages campagnards et les travaux des champs suscitèrent également l’intérêt des peintres réalistes. Un groupe d’artistes s’installa près de Fontainebleau dans le village de Barbizon à partir de 1825. Parmi eux figurent en particulier Jean-François Millet (1814-1875), Jean-Baptiste Corot (1796-1875), Théodore Rousseau (1812-1867). Ils s’inspirèrent des paysages environnants pour produire des toiles réalistes en pleine période romantique. Ce courant est resté célèbre sous le nom d’école de Barbizon (≈1825-1875).
Les tableaux de Jean-François Millet (1814-1875) représentant la vie rurale dans un style naturaliste devinrent célèbres, mais firent scandale car le peintre utilisait des toiles de grandes dimensions que l’académisme réservait aux peintures historiques ou religieuses.
Les Glaneuses (1857, Huile sur toile, 85,5 × 111 cm, Musée du Louvre, Paris) représente trois paysannes ramassant les restes d’une récolte.
L’Angélus (1857-59, Huile sur toile, 56 × 66 cm, Musée d’Orsay, Paris) est également resté célèbre :
il s’agit du moment de la prière dans les champs. A cette époque, trois fois par jour, sonnait l’angélus, c’est-à-dire la cloche de l’église.Les paysans arrêtaient brièvement le travail pour un instant de recueillement.Il s’agit ici de l’angélus de soir (vers 18h) : la lumière atténuée du soleil couchant provient de la gauche du tableau.
Le registre animalier, comme la représentation de scènes paysannes, peuvent rapprocher Rosa Bonheur et son Labourage Nivernais (1849) de Courbet. Mais l’oeuvre de Rosa Bonheur, qui rencontre le succès commercial et critique, ignore la réalité sociale et politique contemporaine.
Si Rosa Bonheur mène un combat, c’est celui d’une femme qui veut être reconnue comme artiste, pas celui d’un peintre contre la tradition.
Rosa Bonheur (1822-1899)Labourage nivernais, dit aussi Le sombrage1849Huile sur toileH. 1,34 ; L. 2,6 mParis, musée d’Orsay© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay)
Nadar…..
vu par Daumier
portrait de Baudelaire vers 1855
Auguste Rodin photographié par Nadar en 1891.
Héritier des siècles d’humanisme, l’art réaliste de Rodin est un aboutissement, croisement de romantisme et d’impressionnisme dont la sculpture est modelée par la lutte entre la forme et la lumière
musée rodin ICI : le corps dans l’oeuvre et rodin et les modernes
ARTS APPLIQUES : éclectisme (historicismessss !!!)
Les appartements Napoléon III ont la particularité d’avoir conservé la splendeur de leur décor et leur mobilier d’origine. L’histoire et les caractéristiques du style de cet ensemble est remarquable au sein du Louvre (milieu XIX).
La décoration peinte et sculptée des anciens salons d’apparat du ministère d’Etat fut réalisée entre 1859 et 1861